La musique intérieure

Imaginez que vous soyez sur une île déserte… avec un piano ! (Et tout ce qu’il faut pour vivre, je vous rassure et quand même quelques amis pour s’amuser). Mais hélas, rien pour écouter de la musique. 

Forcément, vous allez tous vous souvenir de chansons, vous aller essayer de les jouer, vous en ferez une, puis deux puis trois, vous allez également trouver un moyen de vous souvenir de la meilleur façon de les jouer… (car vos amis veulent de la musique tous les soirs !)

Ainsi au lieu d’être une série de notes noires et blanches sur un piano ou sur une partition, le piano devient un espace qui contient toutes les musiques dont vous vous souvenez à l’image de votre cerveau. Toute cette connaissance et ces souvenirs deviennent une sorte de mécanique musicale, de langage qui vous permet de choisir comment vous voulez jouer la musique sans devoir vous référer à quelque choses d’extérieur comme une partition.

Après un an ou deux sur votre île je vous laisse imaginer le savoir faire que vous aurez acquis en pratiquant un peu tous les jours…


Autre métaphore : Au début de votre apprentissage, le piano est une savane que vous devez parcourir. Vous avez bien une voiture… mais c’est une citadine !

Malheureusement, il n’y a pas de routes. Aussi faut-il les créer soi-même au fur et à mesure. À force de travail de souvenirs, d’astuces, de répétitions. Vous créez vos propres routes en mettant en relation toutes ces choses entre elles… Par exemple : tel morceau ressemble à tel autre mais en plus rapide mais le “pont” est différent !


Bref, plus vous écouterez de musique en y prêtant une oreille attentive et analytique (rythme, vitesse, style, structure…) plus cette culture personnelle vous sera accessible si elle est décortiquée et transposée au piano.

Cette culture personnelle intérieure, d’autres pédagogues parlent de “partition intérieure”, se développe et s’acquiert à tout âge si on veut bien se donner la peine d’écouter la musique avec attention.